Interview : Sonny Vincent

L’histoire de Sonny Vincent ressemble au scénario parfait d’un film qui verrait un desperado rock’n roll devenir une véritable icône. Mais ce n’est pas un scénario, c’est la réalité d’un véritable rock’n’roll hero, avec sa passion et sa fougue. L’authenticité de sa musique se manifeste dans chaque intro de morceau, et on ne peut décrire la réaction du public à ses performances live qu’avec des mots comme « possédé », « intense », « sauvage ». Sonny est né à New York et a grandi dans ses rues et dans ses clubs. À 13 ans, il vit en toute illégalité dans un dortoir pour filles sur le campus de l’université de NY. À 14 ans, il fait son premier concert au Village. À 15, il fait un séjour dans une maison de redressement. Pendant tout ce temps, il n’arrête pas de composer et de jouer sur sa Gibson Les Paul 1969. Sa musique nous crie toute la douleur mais aussi l’excitation d’une vie sauvage et âpre. Plus on découvre les détails de sa vie, et plus on songe qu’on pourrait en faire un film. Mais tout est déjà dans la musique… il suffit de tendre l’oreille. Aujourd’hui, sort un tribute à Sonny Vincent pour soutenir sa famille victime d’un tragique accident, l’occasion de faire le point sur sa situation actuelle et d’évoquer sa vie dévouée au rock’n’roll.

Thee Savage Beat : Bonjour Sonny, que fais-tu en ce moment ?

Sonny Vincent : En ce moment, je prends soin de mon petit-fils de 12 ans en Caroline du Nord. Il a été victime d’une terrible explosion de gaz suivie d’un incendie, ainsi que mon fils et ma belle-fille. Ils ont été blessés grièvement. J’ai accouru pour les secourir. J’ai mis entre parenthèses ma vie en tournée et en studio. Je vivais en Hollande comme artiste et musicien, mais tout s’est arrêté quand j’ai pris l’avion pour aller à l’hôpital aux États-Unis. Mon fils et ma belle-fille doivent vivre à proximité de l’hôpital qui est à 240 km de l’endroit où je vis avec leur fils. Ils ne peuvent pas s’occuper de lui, à cause de leur état de santé. Il était important que mon petit-fils Cayden vive près de l’école où il allait avant l’accident, pour pouvoir profiter de la gentillesse et de la solidarité de ses amis. Ça fait trois ans que je suis à son chevet pour l’aider à guérir. Je le protège et je l’élève. Je le réveille tous les matins, et je le mets au lit tous les soirs, et il y a toutes les autres responsabilités quand on s’occupe d’un enfant de douze ans ! J’ai des activités « normales », comme faire les courses, et assister aux évènements de l’école. Je ne suis pas complètement intégré dans la communauté locale, mais les gens font des efforts et je fais de mon mieux. Avec Cayden, on passe beaucoup de temps dans les rendez-vous médicaux, et je veille à ce qu’il reste impliqué dans des activités comme les boy-scouts et le foot. On rit souvent ensemble ! Je fais parfois aussi le week-end les 240 km qui le séparent de ses parents pour des moments précieux avec eux. On a demandé un jour à un grand poète quel chemin honorable il choisirait s’il n’avait pas été un poète, si tous les choix lui étaient possibles. Il a répondu que la plus grande des vocations qu’il choisirait, ça serait d’être une « Mère ». En ce moment, je vis son rêve !

Aujourd’hui sort ton tribute dans ces conditions particulières, aurais-tu pensé un jour que sortirait un tribute à ton nom de ton vivant ?

C’est très sympa que cet hommage sorte. 76 groupes ont donné leurs chansons pour m’aider à prendre soin de ma famille après ce tragique accident. Le mois prochain une sorte d’ autre album hommage sortira également. Dans cet album, des groupes reprennent des titres des Testors, mon groupe new yorkais du milieu des années 70 qui jouait souvent au Max’s Kansas City et au CBGB.

Quelles sont les meilleures paroles de chansons de Sonny Vincent ? Quels sont les meilleurs titres du Tribute to Sonny Vincent ?

J’aime les paroles de ma chanson « It’s Only Death”. Dans l’hommage il y a plein de super titres, en ce moment mon favori c’est “Knife For An Eye”. Certains trucs hardcore influencés par le punk sont vraiment bien. Et puis vous pouvez écouter la chanson « Mystery » des ‘B’ Girls, qui n’est pas du tout sur le même registre. Cela dit il y a beaucoup de superbes chansons, et on peut écouter l’album pendant des heures, de KFE à Tav Falco en passant par James Williamson !

Avais-tu des héros quand tu étais jeune ? Qui sont-ils maintenant ?

J’en avais quelques-un quand j’étais gamin, mais bien sûr ça change quand on devient adulte. C’est pas facile d’avoir des héros quand on ne les a jamais rencontrés en personne. D’après ce que je sais d’eux, j’aime Robert Kennedy et Jimi Hendrix. J’aime le travail de Visconti, Jean-Luc Godard, Jean Paul Sartre, Yayoi Kusama. Et puis on aime tous Serge… Le Mahatma Gandi ? Little Richard ? Mais des héros ? Non, je ne vois pas vraiment les gens comme des héros, exception faite de tous les fans, les amis, et les anges qui m’ont aidé à traverser ces trois dernières années. Ce sont eux mes vrais héros. Sans leur aide on aurait été complètement perdus. Le système de santé américain a beaucoup de tares. Et il n’y a eu aucun organisme pour m’aider à tout gérer. Aucun. Mais quand il y a eu ce tragique accident ma tribu est venue à ma rescousse en m’envoyant des dons et en apportant une aide. Je suis très touché par ces effusions d’amour et de gentillesse. J’ignorais que j’avais autant de soutiens. J’en suis très reconnaissant.

Le truc le plus dingue qu’il te soit arrivé dans ta jeunesse, c’était quoi ?

Il m’est arrivé plein de trucs dingues. Je me suis retrouvé seul dès l’âge de 13 ans. J’étais grand et je mentais toujours sur mon âge, je disais que j’étais plus vieux. Je fuguais. Je traînais dans la Factory d’Andy Warhol, une fois j’ai même dormi sur un canapé là-bas. Le lendemain je suis allé à Westchester et deux flics ont commencé à me poser des questions. J’étais désinvolte et arrogant, et ils ont décidé de m’arrêter pour vagabondage. Ils essayaient de me menotter mais je me débattais farouchement. On s’est tous retrouvés par terre, à gigoter et à lutter au corps à corps. Par accident, les policiers se sont menottés mutuellement, et je me suis vite enfui. J’ai savouré l’instant, et bien sûr ça m’a bien fait rire, surtout que je n’étais pas un criminel, juste un gamin qui arpentait la rue et que la police voulait harceler. Plus tard ils m’ont forcé à m’engager dans les Marines (USMC), ils pensaient que ça allait me remettre dans la bonne voie. Quelques années plus tard je jouais de la guitare, j’enregistrais un disque, et je tournais avec Moe Tucker et Sterling Morrison du Velvet Underground. On a passé des années sur la route dans un van à sillonner les États-Unis et l’Europe. Ils étaient un peu plus âgés que moi, et j’ai reçu d’eux beaucoup d’amour. Ils ont en quelque sorte fait mon éducation, ce qui a compensé celle destructrice qu’ont voulu m’imposer ma famille et le gouvernement. C’était comme si Moe et Sterling étaient ma grande sœur et mon grand frère. Cela m’a mis sur le bon chemin. Moe m’a appris, bien plus que n’importe qui d’autre, à être responsable, à comment me comporter avec les autres, et à être quelqu’un de bien. Mais aussi à avoir des scrupules et à être consciencieux. En tant qu’enfant de la rue à New York, personne ne faisait mon éducation. J’ai simplement appris de la rue les bases pour survivre.

Quel est le sentiment d’enfermement le plus terrible que tu aies ressenti dans ta jeunesse et te sens-tu libre aujourd’hui ?

Être en prison, ça craint. J’avais pas de chance ou peut-être était-ce de l’arrogance, mais je me faisais tout le temps choper pour de l’herbe quand j’étais jeune. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Je ne fume plus aujourd’hui, et voilà qu’ils se mettent à la légaliser ! En fait, j’ai passé pas mal de temps en prison à cause de ça… Et aussi à Paris, soit dit en passant ! J’avais acheté du hash à un type juste en face du commissariat, je ne savais pas ce que c’était. Il y avait de jolies lumières couleur lavande, et je n’ai pas réalisé ! Sinon, je ne me sens pas libre aujourd’hui mais bon je ne suis pas dans un goulag non plus…

Quand tu étais adolescent, au moment des Testors, notamment, comment voyais-tu ton avenir ? Aujourd’hui, s’il y a une chose que tu regretterais dans ta vie, ce serait quoi ?

Avec les Testors on était déterminés à faire ce que nous considérions comme quelque chose de «vrai ». On avait quelques fois des visions de grandeur, on pensait conquérir le monde, mais on n’a jamais rien fait pour avoir un succès commercial. Les Testors aujourd’hui sont à la place où ils doivent être. Très peu connus, et invisibles dans les médias. Pour trouver les Testors, on doit faire la démarche d’aller au-delà de la promotion et du marketing. Quand quelqu’un découvre les Testors, il trouve en eux des éléments auxquels se connecter. J’ai entendu dire que c’était souvent une révélation pour les gens, ce qui me fait plaisir. On a réussi à garder ça vrai. Sinon, un de mes regrets dans la vie, c’est de ne pas avoir déménagé à Boston pour suivre le cours de Noam Chomsky. Il a enseigné longtemps, et j’ai raté ça.

Tu as toujours été dans la rébellion. Peux-tu nous parler de la bagarre avec Lenny Kaye ?

J’avais le problème classique de rébellion contre l’hypocrisie et ce qu’on appelle « l’autorité » quand j’étais gamin et jeune homme. La police a vraiment failli me tuer plusieurs fois. La bagarre avec Lenny en fait c’était pas grand-chose, juste une petite rixe. C’était une émission de radio diffusée en direct, on s’est engueulés et ça a dégénéré. Un an après quand on s’est revus on avait tourné la page. Lenny c’est un bon gars. Je répondais sincèrement aux questions pendant l’interview, et Richard Hell et Lenny étaient en train de discutailler sur Rimbaud dans une émission de radio qui était censée être consacrée à la performance de mon groupe les Testors. Je pouvais pas le supporter, alors j’ai tiré sur la chaise de Lenny et on s’est bagarrés. J’aurais pu réagir autrement. Pendant qu’ils développaient leur « thèse » j’ai quitté le studio pendant un moment. J’ai traversé la rue pour aller chez un disquaire et on m’a donné une énorme quantité de cocaïne. J’avais jamais fait ça avant et quand je suis retourné au studio, Lenny et Richard discutaient maintenant « existentialisme ». Je pense que je voulais leur montrer ce qu’est la véritable anarchie ! Après tout c’était censé être une interview « Testors » ! Des années plus tard Richard Hell a enregistré avec moi. C’est quelqu’un d’adorable, je l’admire profondément. L’incident n’eut pas de conséquence, c’était juste un truc de gamin un peu sauvage.

Qu’as-tu fait de rebelle ces derniers temps ?

Je sais que ça va sembler dramatique, mais la chose la plus rebelle que j’ai fait récemment c’était d’aller dans un établissement de soins palliatifs où ils ont envoyé Sarah, la mère de Cayden, pour qu’elle y meure parce qu’ils n’avaient pas réussi à la soigner. J’ai organisé une opération clandestine illégale avec ma fille Michelle, et on aurait pu se faire arrêter par la police. Quoi qu’il en soit, on l’a sortie de là, et on a obtenu une injonction du tribunal pour que l’hôpital la reprenne. Elle a survécu, même si elle a dû être amputée de ses jambes, mais elle est très heureuse, et j’emmène souvent Cayden la voir. Ils dégustent ensemble des cookies faits maison. Qu’aurais-je pu faire d’autre ? Dire à Cayden « Ta mère est morte à cause d’une stupide erreur médicale » ? Pas question ! Je me suis battu farouchement. Si je n’avais pas ce caractère rebelle, elle ne s’en serait pas sortie. Je ne cherche pas les éloges, c’est juste que je suis comme ça. Écoutez les premiers Testors, il y a mon empreinte et mon ADN.

Quelle est la meilleure formation que tu aies connue ? As-tu des anecdotes ?

Les meilleures formations : Testors et Sonny Vincent and The Extreme. En solo, ça serait tout ce que j’ai fait avec Scott Asheton (Stooges). Mais c’est quasiment impossible à dire. Mon travail avec Bobby Stinson (Replacements) a atteint des sommets. Les formations avec mes amis allemands Stephan and Bernward ont produit des enregistrements incroyables. Il y a aussi The Bad Reactions, The Hit Squad. Et puis Spencer P Jones des Beasts of Burbon a joué avec ma formation Shotgun Rationale, et il était fantastique. J’ai 25 albums originaux au compteur et j’ai été en tournée toute ma vie. Il y a eu tellement de musiciens talentueux et dévoués qui font partie de ma tribu, difficile de dire quel est le meilleur.

Sinon, j’ai tellement d’anecdotes… Une me vient à l’esprit. Une fois en Suisse, je faisais la première partie de Wayne Kramer des MC5. Lors de cette tournée j’avais un batteur allemand qui ne maîtrisait pas très bien l’anglais. Je lui ai dit avant le show d’y aller mollo sur les cymbales. Après le show, Wayne m’a complimenté, mais il m’a dit : « La vache ! Ton batteur a la main lourde sur les cymbales ! ». Le gamin avait compris le contraire, il avait frappé comme un fou sur les cymbales toute la soirée !

Quelles sont tes meilleures expériences de concert ?

Mes meilleurs concerts quand j’étais jeune musicien c’était de jouer dans des endroits où personne ne connaissait le punk rock. Des fois, dans les débuts, ils pensaient que ce n’était que du bruit. Une fois à Philadelphie au milieu des années 70, notre concert a tourné à l’émeute. La moitié du public nous adorait, ils criaient « James Williamson! James Williamson!” – je ne savais même pas qui c’était à l’époque. Mais l’autre moitié du public nous détestait vraiment, et ils ont renversé la sono, ils l’ont littéralement détruite, et ils ont arraché mon guitariste de la scène ! Ce fut un énorme fiasco. Mais on s’y attendait un peu, notre musique c’était pas vraiment des berceuses, elle était complètement viscérale, directe et très énervée. A l’époque, les chansons qui passaient à la radio étaient très soft et très produites. C’était difficile au début pour certaines personnes d’accepter notre approche radicale.

As-tu des souvenirs de rencontres avec des célébrités ? Si oui, comment cela s’est-il passé ?

J’ai eu quelques rencontres décevantes avec des célébrités. J’ai vraiment pas envie de débiner les gens, et j’ai pas envie de donner des noms, mais c’est souvent les gens qui sont dans le milieu musical, qui se la jouent humbles, intellos, accessibles et faciles à vivre et, une fois qu’on les a rencontrés, on se rend compte que ce sont des connards à l’égo démesuré. C’est très décevant. A propos de célébrité, il y a une anecdote qui me revient. Une fois je vois James Brown dans un aéroport, plus tard dans l’avion je vois qu’il est seul et je vais l’accoster pour un autographe mais je n’ai pas de papier… Qu’à cela ne tienne, je sors mon passeport et je lui demande de signer dessus. Dubitatif, il me demande si je suis sûr, et je lui réponds « Absolument Monsieur, vous êtes James Brown ». Il l’a dédicacé « Que Dieu te Bénisse Sonny. Affectueusement. James Brown ». On a un peu discuté, après il a fallu que je regagne mon siège. J’ai toujours ce passeport périmé ! Cependant, je pense que certes, les célébrités doivent être très prudentes à propos de leur sécurité, il y a tellement de psychopathes dans le monde, mais quand la situation s’y prête, elles doivent montrer un visage humain et aider les gens. Elles ne devraient pas être autant près de leurs sous. Beaucoup donnent les 10 % habituels à des œuvres de charité mais restent cramponnés à leurs fortunes immenses. J’ai lu des choses très positives sur Keanu Reeves récemment. Wayne Kramer des MC5 est aussi formidable.

Quels sont les combats qui te portent de nos jours ?

Je suis toujours triste quand j’entends les nouvelles du monde. Quand j’étais gamin j’imaginais toujours qu’il y aurait plus de progrès. Qui aurait su qu’ont connaîtrait encore autant de brutalité, d’inégalités et d’injustice ? Aujourd’hui je suis atteint par la mélancolie et la colère quand je vois tous les abus dans le monde. Par bien des aspects le monde est dur. On a Hollywood et l’industrie de la musique commerciale qui bourrent le crâne des jeunes avec les concepts de réussite, de domination et d’argent. C’est comme si la révolution hippie n’avait jamais existé. Un jour j’ai demandé à Richard Hell « Richard, tu vas toujours aux manifs, tu es toujours mobilisé ? ». Il m’a répondu : »Oui, toujours. Je suis pas vraiment sûr que ça change quelque chose, mais je dois le faire car je sais que les méchants le sont 24 heures sur 24 ».

Tu as beaucoup voyagé dans ta vie, quel endroit du monde préfères-tu ?

J’aime Saint-Thomas (îles Vierges des États-Unis), l’Inde, Paris, Lille, Toulouse, la Thaïlande, New York, Los Angeles, la Floride. J’aime aussi des endroits ennuyeux, l’isolement ça peut être bon pour la créativité. Parfois, nulle part c’est le meilleur endroit quand on est dans un processus créatif.

Interview : Frédéric Quennec / Traduction : Nicolas Quennec

Interview initialement publiée dans le fanzine Dig It ! (#76), actuellement disponible dans les points de vente habituels.

Facebook de Sonny : https://www.facebook.com/Sonny-Vincent-252005384818993/

Pour recevoir les 3 CD digipack $35 (USD) avec frais de port inclus, merci d’envoyer 35 dollars à l’adresse Paypal- sonnyvincentpersonalmail@gmail.com

Téléchargement digital: $20 pour tous les pays. Merci de mentionner “Digital” dans le message Paypal.

Vous pouvez aussi envoyer des cartes et euros pour l’album (cash) à l’adresse:

Robert Ventura Jr (Sonny and Cayden) / 149 Weaver Blvd / Apt 149 / Weaverville,NC / 28787 USA

Publié par theesavagebeat

Ce blog propose des articles, principalement des interviews, sur des artistes ou groupes rock, punk rock et rock garage. Il est basé à Nantes (France). Le nom Thee Savage Beat est un hommage au groupe nantais Thee Death Troy ainsi qu’au titre des Dictators « The Savage Beat ». Ce blog est tenu par Frédéric Quennec et Nicolas Quennec.

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